" MARIE BATAILLE auteur littérature jeunesse, livres pour enfants, presse, roman feuilleton: Lundi Ravioli du 2 juillet : Cinéma cinémas

Lundi Ravioli du 2 juillet : Cinéma cinémas

Photo Claude Degoutte

Cinéma cinémas

C'est sûr, "L'enterrement de Mémé", n'était pas un film qui allait interpeller la jeunesse. En ce dimanche de fête du cinéma et de fin Juin qui sent le retour des vacances, le bikini et la crème solaire, nos ados et nos  trentenaires pensent plutôt sea, sun, sex, que sapin, corbillard et cimetière. Donc, l'interminable queue qui s'était formée sous une petite pluie cruelle de Toussaint, en plein dimanche d'été, et qui était aussi parfaite pour accompagner le film qu'un petit macaron au beurre salé pour accompagner le café, était une queue de vieux.
Il y a belle lurette, lorsque j'étais ado, les vieux restaient paisiblement chez eux. Comme des choses pas très présentables, on ne les sortait pas beaucoup. Pépé en bretelles et Mémé en tablier restaient à la maison devant la télé, en compagnie du jeune et prometteur Michel Drucker.
Aujourd'hui, Pépé en loden et Mémé en escarpin sortent, vont au ciné, ont leurs cartes Gaumont et UGC et des films sur mesure. Et loin de se faire tout petits, ils revendiquent, se plaignent et apostrophent le monde : Faire la queue? Pas question, il pleut. Rester debout? Impossible! Les jambes sont lourdes, le coeur fragile et les années pèsent. Patienter une demi heure?... Mais pourquoi? Enfin, c'est quoi cette fête du cinéma? Des places à 2,50, quelle idée! Donc on se faufile, on resquille, on fait pleurer l'ouvreuse, on jauge un plus jeune.
Lundi-Ravioli, une rubrique anti-vieux? Pas du tout! Mais maintenant que les seniors sont partout, on se rend compte qu'il n'y a pas que des vénérables sages à la barbe blanche ou de gentilles Mamie Nova nourries de bonté et d'expériences. Il y a, à Paris, un lot impressionnant de Tatie Danièle et de vilains Papy Mougeot!
Finalement, tous ces petits jeunes, qui ont des oreillettes et des casques plein la tête, des yeux pas toujours en face les trous pour le repas dominical, des pantalons trop larges ou trop serrés, des bla-blatteries interminables avec des portables vissés aux oreilles, qui écoutent des musiques abrutissantes, qui se déshabillent sur Facebook, sont beaucoup moins turbulents quand ils vont voir Twillight ou les nouvelles versions de Blanche-Neige.
Conclusion, le dimanche et le cinéma ne sont plus ce qu'ils étaient... Mais c'est une remarque de vieux cons ça, non?
Marie Bataille

 

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